Le statut de loueur meublé non professionnel est celui qui s’applique, en principe, aux particuliers qui se lancent dans l’investissement immobilier. C’est ce qui explique pourquoi ce statut est beaucoup plus appliqué que le statut de loueur meublé professionnel. Alors que ce dernier ne s’applique que si plusieurs conditions sont réunies, le statut de loueur meublé non-professionnel est celui qui s’applique en principe à toute personne qui loue un bien immobilier meublé. Le présent article a pour objet de décrire le régime fiscal afférent aux revenus locatifs tirés d’une location meublée non-professionnelle
La location meublée non-professionnelle LMNP
Le régime fiscal de la location meublée non-professionnelle
Les revenus locatifs tirés de la location meublée non-professionnelle sont imposés au titre des bénéfices industriels et commerciaux, tout comme les revenus locatifs tirés d’une location meublée professionnelle. Les revenus qualifiables de bénéfices industriels et commerciaux peuvent se voir appliquer deux régimes, le régime réel simplifié et le régime micro.
Ces deux régimes permettent en réalité de calculer le résultat fiscal qui sera imposé dans les mains du propriétaire. Autrement dit la somme qui sera finalement imposée (au titre des prélèvements sociaux et du barème progressif de l’impôt sur le revenu) dépend du régime applicable aux revenus locatifs. Il faut imaginer que les revenus locatifs passent dans un filtre et qu’il en ressort une certaine somme (qui constituera la base imposable), somme dont le montant diffèrera selon le filtre utilisé (régime réel simplifié ou régime micro).
Jusque-là le régime fiscal applicable à la location meublée professionnelle est identique. Seulement, la location meublée non-professionnelle, qui fait l’objet du présent article, ne présente pas les mêmes avantages fiscaux que la location meublée professionnelle comme nous le verrons.
Le régime micro-BIC
Les conditions d’application du régime micro
Il est possible d’imposer ses revenus locatifs selon le régime micro si et seulement si ces revenus locatifs représentent une somme inférieure à un montant de 70 000 €. Si le montant des revenus locatifs est supérieur à cette somme, ces revenus seront soumis au régime réel simplifié.
Pour apprécier le dépassement ou non de ce seuil il convient de prendre en compte les revenus perçus au titre de l’année précédente. Autrement dit pour apprécier le seuil d’application du régime micro pour les revenus locatifs perçus en 2019 il conviendra de prendre en compte les revenus locatifs perçus en 2018. Si vous démarrez une activité de location meublée immobilière, le régime micro vous sera applicable de plein droit au titre de l’année de démarrage et de l’année suivante.
Prenons un exemple simple afin d’expliquer cela. Mme A a perçu, au titre de l’année 2018, 30 000 € de revenus locatifs au titre de la location meublée. En 2019 elle a perçu 80 000 € de revenus locatifs. Elle se pose la question du régime d’imposition applicable aux revenus qu’elle a retirés en 2019. Pour apprécier le seuil des 70 000 € il conviendra de prendre en compte les 30 000 € perçus en 2018. Ces 30 000 € étant inférieurs à ce seuil, les revenus locatifs perçus en 2019 seront imposables au régime micro.
Les effets du régime micro
Le régime du micro-bic est d’une grande simplicité. Afin de calculer le résultat imposable il convient tout d’abord de prendre en compte la somme totale des loyers qui ont été perçus par le propriétaire.
S’ajoute à cela une prise en charge forfaitaire des charges à hauteur de 50% de ces revenus. Ce forfait de 50% est considéré comme englobant la totalité des charges supportées par le propriétaire dans le cadre de la location de son bien.
Le résultat fiscal (loyers perçus x 0,5) fera l’objet de prélèvements sociaux à hauteur de 17,2% et sera imposé, avec les autres revenus du foyer fiscal, au titre du barème progressif de l’impôt sur le revenu.
Prenons un exemple pour illustrer cela. Mme A a une activité de location immobilière meublée. Elle perçoit en 2019 la somme de 40 000 € imposables selon le régime micro. Ce montant fait donc l’objet d’une prise en charge forfaitaire à hauteur de 50%. Le résultat imposable sera donc de 20 000 €.
Les avantages du régime micro
Le régime micro-bic présente un avantage d’un point de vue fiscal en comparaison avec le régime réel lorsque peu de charges (frais de réparation, frais d’entretien, …) ont été effectivement supportées par le propriétaire.
Ce régime présente également un autre avantage résultant du fait qu’aucune obligation comptable n’est mise à la charge du propriétaire, celui-ci n’ayant que pour seule obligation de devoir déclarer ses revenus locatifs sur une ligne spéciale de la déclaration de revenus.
Les inconvénients du régime micro
Le régime micro ne permet pas de prendre en compte les charges qui ont été réellement supportées par le loueur. Ainsi, si les charges supportées par ce dernier s’avèrent supérieures à la moitié des revenus locatifs qu’il a perçus, le régime micro ne sera pas avantageux pour lui.
Le régime réel simplifié
Les conditions d’application du régime réel simplifié
Le régime réel simplifié s’applique dès lors que les revenus locatifs perçus au titre de la location meublée excèdent un montant de 70 000 €.
Il faut toutefois préciser que si les revenus locatifs sont inférieurs à ce montant de 70 000 €, le contribuable dispose tout de même de la possibilité d’opter pour ce régime. L’inverse n’est cependant pas possible et un contribuable dont les revenus locatifs perçus au titre d’une location meublée excèdent la somme de 70 000 € ne pourra pas opter pour le régime micro.
Les effets du régime réel simplifié
Le régime réel est plus complexe que le régime micro. Il permet de prendre en compte les charges qui ont été réellement supportées par le propriétaire du bien dans le cadre de la location de celui-ci. Ces charges sont aussi diverses que variées. Elles peuvent correspondre à des frais de réparation et d’entretien permettant de maintenir l’immeuble en bon état d’usage et de fonctionnement, aux taxes foncières supportées par le propriétaire ou encore aux intérêts d’emprunt si le bien immobilier a été financé à l’aide d’un emprunt. Il existe également les charges dites d’amortissement qui permettent de prendre en compte la perte de valeur de l’immeuble.
Afin de calculer le résultat qui sera ensuite imposable au titre du barème progressif de l’impôt sur le revenu et des prélèvements sociaux, il convient de prendre en compte le montant total des revenus qui ont été perçus par le propriétaire puis d’en retrancher toutes les charges qui ont été supportées par celui-ci.
Prenons un exemple. Mme A perçoit 30 000 euros par an au titre de la location meublée de plusieurs de ses biens immobiliers. Elle a entrepris plusieurs travaux de réparations sur ces biens (réparation de la cuisine, réparation du ballon d’eau chaude, travaux de plomberie …) pour un montant total de 20 000 €. Elle opte pour le régime réel simplifié. Son résultat fiscal imposable sera alors de 10 000 €, somme correspondant à la différence entre les revenus qu’elle a perçus et les charges qu’elle a supportées.
Les avantages du régime réel simplifié
Le régime réel simplifié permet une prise en compte des charges réellement supportées par le loueur dans le cadre de son activité de location de biens meublés.
Si le propriétaire a supporté de nombreuses charges dans le cadre de cette activité et que le montant cumulé de celles-ci dépasse la moitié de ses revenus locatifs il aura tout intérêt à opter pour le régime réel.
Les inconvénients du régime réel simplifié
Les obligations comptables et déclaratives sont plus lourdes dans le cadre du régime réel simplifié que dans le cadre du régime micro.
Ainsi, si vous êtes imposés selon le régime réel, vous devrez déposer au titre de chacun de vos exercices la liasse n°2031 au service des impôts des entreprises compétent.
De même, vous devrez adhérer à un centre de gestion agréé sous peine de voir votre résultat fiscal issu de la location meublée majoré de 25%.
Les spécificités de la location meublée non-professionnelle
La location meublée non-professionnelle ne dispose pas des avantages fiscaux de la location meublée professionnelle.
Ainsi, dans le cadre du régime de la location meublée non-professionnelle, le propriétaire ne pourra pas déduire les déficits résultants de son activité de location de son revenu global. Il pourra seulement imputer ce déficit sur les bénéfices industriels et commerciaux non-professionnels des 6 années suivantes.
Prenons un exemple pour illustrer cela. Mme A a loué un bien immobilier meublé en 2017 pour des revenus locatifs d’un montant de 15 000 €. Elle opte pour le régime réel simplifié étant donné que ses charges s’élèvent à un montant de 20 000 €. Elle enregistre donc, au titre de l’année 2017, un déficit de 5 000 €. Elle a, par ailleurs, un salaire de 30 000 € au titre de son activité professionnelle. La règle de non-imputation décrite ci-dessus a ainsi pour conséquence qu’elle ne pourra pas déduire ces 5 000 € des 30 000 € qui lui sont imposables. En revanche si Mme A enregistre en 2018 un bénéfice de 10 000 € au titre de son activité de location meublée non-professionnelle, elle pourra déduire les 5 000 € de déficits datant de 2017. Son résultat imposable en 2018 au titre de son activité de location sera donc de 5 000 €, et ses impôts seront donc moins importants.
De même, alors que la vente de biens immobiliers qui ont fait l’objet d’une location nue immobilière relèvent d’un traitement de faveur quant à l’imposition des plus-values, il n’en n’est rien en cas de location nue meublée non-professionnelle. En effet dans le cadre de ce type de location, la vente du bien immobilier sera soumis au régime des plus-values des particuliers.
Enfin, les biens immobiliers faisant l’objet d’une location meublée non-professionnelle ne seront pas exonérés d’impôt sur la fortune immobilière contrairement aux biens immobiliers faisant l’objet d’une location meublée professionnelle.